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LES LAMPIONS
Catherine Beau, Cécile Raquin, Christian Dechavanne, Claire Forget, Cyril Vallet,

Damien Marcoux, Fred Morin, Jacques Chambonnière, Nathalie Pallandre, Vanessa Kremer
Production : Groupe Kraft

1998

“Ces lampions sont comme les humains, quêtant éperdument ce qui les fera briller plus - reconnaissance, amour, pouvoir … - ou les empêchera de se laisser éteindre par la solitude et l’exclusion. Mis en scène par Jean-Philippe Derail, les lampions sont une métaphore du jeu social, du ballet des individus qui se rapprochent, se déchirent, s’ignorent. Ils se dépensent pour séduire et tenir. Comme n’importe qui, ils savent sourire, caresser, humilier. Chacun a sa propre histoire, son vécu, ses raisons particulières de se comporter et de réagir ainsi. Les Lampions ne racontent pas “une” histoire, mais rassemblent des vies, le temps de les faire se croiser au fil des chansonnettes crachotées par un antique teppaz. Le temps que les corps se frottent et se heurtent, avant de repartir dans une marche résignée ou rebelle … Les Lampions ne sont pas très diserts. Le texte de Sylvain Cavaillès, avec lequel s’est élaboré le spectacle, a finalement été supprimé dans la mouture finale. Kraft se méfie comme de la peste de la redondance et a laissé au jeu des comédiens la tâche de faire sens, sans l’aide des mots. Jamais le spectacle ne donne l’impression de tomber dans la gratuité, alors on s’accommode de cet inexprimé qui préserve un peu du mystère intime des personnages. Et puis, rien à faire, Kraft crée des ambiances uniques. Chaque réalisation, qu’officient aux commandes Jean-Philippe Derail ou Jean-Marc Brat, et que l’on adhère ou non au résultat, propose un univers étrange et inédit, avec au moins un moment de magie. En l’occurrence, une manière de soir d’été, avec petit fond d’air frais, odeur d’herbe fraîchement coupée et lucioles piquetant la nuit. Un instant pour saisir, lampion de scène ou lampion de salle, la fugacité du bonheur. 
Çà et là, cette chorégraphie muette semble renvoyer à la B.D. et au cartoon mais c’est essentiellement à la photographe Diane Arbus à qui elle rend hommage. Ces lampions ressemblent aux êtres qui l’intéressaient : des gens qui sont “trop” : trop gros, trop petits, trop différents. Aussi le spectacle défend ceux qui n’ont pas leur place dans un monde régi par des normes calibrées.
 Ce théâtre-là non plus ne fait pas dans le calibré et penche plus vers une recherche formelle pointue que vers le divertissement.”


Françoise Bouligot - Le Pays Roannais - 17 décembre 1998

"Kraft et ses possédés
. Création où le jeune metteur en scène Jean-Philippe Derail tente de rendre compte de la fragilité de l’être humain. Une œuvre tenace et ambitieuse, où doutes et angoisses sont mis à nu. Tordu, réfléchi, sincère … ainsi va le théâtre de Kraft.
 Fragiles, car secoués entre sourire et grimace, désir et raison, les lampions ne parlent pas, trop d’émotion.
 Les Lampions est une pièce drôle parfois, dure, plus souvent.
 On pourra toujours taxer Kraft d’hermétisme, ce groupe théâtral a l’immense mérite de garder sa réflexion chevillée à l’essentiel : le sens de la vie.”


 

Frédéric Joly - Le Progrès - 12 décembre 1998

 

 

© jean-philippe derail

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